Virginia Dwan à la Spiral Jetty, 14 sep 2014 © Photo: Serge Paul |
Pour la plupart, nous sommes horrifiés par
l’état de notre terre (cette planète, ainsi que tout ce qui s’y trouve et qui
peuple son atmosphère). C’est pourtant tout ce que nous avons. Cette exposition [Earth Works, oct. 1968] vise à montrer son état actuel. Présent. Le terme d’avant-garde ne convient pas
à l’art. C’est un terme militaire, odieux. Il est également absurde. On ne peut
exister ou créer que dans l’instant. Même la "science-fiction" se déroule
en ce moment même. Ces artistes qu’on qualifie d’avant-gardistes, de minimalistes ou d’alternatifs sont ceux qui, j’en suis
convaincue, ont la vision la plus claire de la situation, du véritable instant
présent. Qu’ils nous renvoient l’image de ce que nous sommes ou qu’ils
représentent l’espace, connu ou inconnu à ce jour, ou le temps, qui reste
peut-être le plus grand mystère. Avant, l’art se regardait. Aujourd’hui, il
nous renvoie notre propre image. C’est ce qui en fait toute la difficulté.
–Virginia Dwan (1968)
Most of us are repelled by the conditions of our earth (earth meaning this planet and all that is on it and encircling its atmosphere). And yet it’s really all we have. The attempt [Earth Works, Oct. 1968] is to show its present state. Present. Avant-Garde is an inappropriate term in art. It is a military term and that is abhorrent. It is also illogical. We can only exist and create in the Now. Even “Science Fiction” is taking place right now. Those artists who are termed “avant-garde,” “minimal,” or “way out” are, I am convinced, those who see most clearly this condition, the real present moment. They present to us either the image of ourselves as we truly are, or they represent space as known and unknown today or time, which is perhaps the greatest mystery. One used to look at art. Today art reflects our image back upon us. That is what makes it so difficult.
–Virginia Dwan (1968)
Virginia Dwan (en bas à gauche) et la Spiral Jetty, 14 sep 2014 © Photo: Serge Paul |