Comme nous l'avions évoqué le 27 mars, des représentants de la Dia Art Foundation ont rencontré ceux de l'état de l'Utah. Il en résulte un projet de "création d'une zone tampon autour de la sculpture qui contribuera à protéger l'œuvre pour les générations futures et qui s'inscrira dans le plan de partage des ressources du lac. L'état a également étendu sa période d'examen de la proposition de forage en cours, tout en accordant à Dia la possibilité d'émettre un avis sur ses conclusions avant d'arrêter toute décision." Voir le nouveau communiqué de Dia: www.spiraljetty.org
Le projet paraît séduisant au premier abord mais il ne résoudrait pas la question de la protection de l'écosystème du bras nord du Grand Lac Salé dans son ensemble. Comment imaginer une "zone tampon" avec la nature? Ou bien un "plan de partage des ressources" entre d'un côté des industriels armés d'engins et de millions de dollars et de l'autre de simples promeneurs ou amateurs d'art venus admirer le cadre naturel de la Spiral Jetty? La raison du plus fort (comprenez "riche et violent") étant toujours la meilleure (on nous le répète bien assez), il y a de fortes chances qu'un tel compromis finisse en marché de dupes.
Une saine lecture à ce sujet, le dernier essai de Michel Serres:
Le Mal propre: Polluer pour s'approprier? (Paris: Le Pommier, 2008)